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Reportage “Viols d’enfants, la fin du silence” d’Elise Lucet / Affaire Epstein

Child sexual abuse

Je dédie cet article sur le trafic humain au reportage de la journaliste Elise Lucet « Viols d’enfants : la fin du silence », car c’est la première fois en France qu’une journaliste a eu le courage de parler publiquement de pédocriminalité. Il s’agit du reportage référence en la matière.

Elise Lucet a enquêté avec les journalistes Pascale Justice, Stéphane Taponier et Cécile Toulec pendant trois ans sur ce sujet tabou, en suivant l’histoire des frères et sœurs Pierre (né en 1989) et Marie (née en 1986). Leurs noms ont été modifiés dans le documentaire afin de préserver leur anonymat. Elise Lucet y révélait l’existence d’un réseau pédocriminel, qui bénéficierait de protections au sein des instances dirigeantes de la justice et de la politique française. Après sa diffusion à la fin des années 90, elle et son équipe ont reçu de nombreuses menaces de mort et toutes les vidéos de ce reportage ont été complètement censurées du Net. On la retrouve sur des sites, régulièrement fermés ou sur certains liens, comme celui à la fin de cet article. Si cette vidéo est publiée sur YouTube, elle disparaît en moins de 24 heures.

La première confrontation père-fille se déroula sans l’avocate de celle-ci, Maître Catherine Lardon-Galeote, le 5 mars 1997. Il sera demandé à l’enfant de se positionner face à son père de façon explicite, représentant une scène d’abus que l’enfant décrit. Durant cette confrontation, l’enfant sera traitée de menteuse, par une avocate commis d’office, puisque l’avocate de l’enfant n’avait pas été prévenue de la confrontation.

Le père est mis en examen le lendemain. La justice l’autorise à revoir ses enfants un mois après sa mise en examen. En avril 1998, la juge d’instruction confronte à nouveau père et enfants, en présence d’un avocat choisi par la justice, Maître Patricia Guertzon-Blimbaum. Selon Marie, la juge aurait omis de faire inscrire des éléments dont elle aurait témoigné, et son avocat n’aurait rien dit, et lui aurait même conseillé de laisser tomber l’affaire car sinon la justice allait encore devoir l’ennuyer avec les procédures. Selon Philippe Mazet, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital de la Salpêtrière, qui ne sera pas entendu par la justice, le témoignage des enfants est crédible.

C’est la mère des enfants qui a fait appel à la justice, mais Le 30 novembre 1998, la juge d’instruction ordonne un non-lieu dans l’affaire. Malgré un recours contre cette décision et le témoignage d’une autre petite fille, qui confirmait les témoignages de Pierre et Marie, le recours est débouté le 6 mai 1999. Ce sont les grands-parents côté paternel de cette autre enfant (nommée Sylvie dans le reportage) qui l’auraient conduite aux mêmes « soirées » que Pierre et Marie. Ainsi, ces derniers ont reconnu sur photos les abuseurs de Sylvie, qui elle-même reconnaîtra sur photo les abuseurs de Pierre et Marie, dans les locaux du CIDE (Association « Comité international pour la dignité de l’enfant).

La mise en examen du père de Pierre et Marie fut levée et la garde des enfants rétablie pour lui. Leur mère s’enfuit alors à l’étranger avec eux, tout comme la mère de Sylvie qui s’enfuit avec son enfant, après que la justice ait décidé de confier la garde au père.

Sex child abuse

Un débat eût lieu en fin d’émission, animé par Elise Lucet. On y retrouve : la députée socialiste et ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports, Frédérique Bredin, la thérapeute familiale Martine Nisse, le commissaire de la sûreté Jean-Yves Leguennec, Martine Bouillon (substitut du procureur de Bobigny, auteur du livre « Viol d’anges », paru en 1997 aux éditions Calmann-Lévy, administratrice de l’association La Voix de l’enfant et mère aujourd’hui de 24 enfants), Georges Glatz, député au Grand Conseil du canton de Vaud et délégué du CIDE (Comité international pour la dignité de l’enfant). Il apporta son soutien avec son association lors du  recours de la mère de Pierre et Marie. Ce dernier évoque l’affaire de Zandvoort. Il explique une partie du fonctionnement de l’économie lucrative de ces réseaux pédophiles, évoquant des snuff movies sur DVD, d’enfants violés et tués, vendus 20 000 francs suisses sous le manteau.

Martine Bouillon affirma quant à elle, avoir eu connaissance en région parisienne de charniers d’enfants en Seine-et-Marne et qu’on en entendrait très prochainement beaucoup parler.

Le lendemain, le standard de France 3 (chaîne qui a diffusé l’émission) a été assailli d’appels de parents alarmés. Les autorités judiciaires et la ministre de la Justice, Élisabeth Guigou, démentirent ce même jour les propos de Martine Bouillon, quant à l’existence d’une enquête judiciaire en cours sur la découverte d’un charnier d’enfants en Seine-et-Marne. Tous les parquets de la région Île-de-France démentirent aussi formellement cette information.

Martine Bouillon fut aussitôt mutée à Amiens et cette confidence lui coûta sa carrière. Cette femme qui a adopté 10 enfants d’origine asiatique et en a accueilli 14 autres dans un lieu de vie qu’elle a créé à cet effet, confiera les mots suivants à un contact d’une personne proche de Pierre Mazet (qui numérisa le documentaire avant qu’il ne soit complètement enterré) : « Je ne puis en dire plus. Il est question de ma vie. »

Le haut magistrat qui lui assigna l’ordre de mutation s’appelle Michel Joubrel. Il fût mis par la suite en examen pour pédopornographie… Au dire des enquêteurs, certaines des 10000 à 15000 saisies dans les effets personnels de Joubrel étaient “à la limite du supportable”. Les membres du réseau s’échangeaient des photos de viols d’enfants, de bébés de moins de deux ans, ou d’adolescents mis en scène dans des actes sexuels avec des adultes. Cet ancien substitut à la cour d’appel de Versailles, qui a donc muté en urgence Martine Bouillon, sera reconnu coupable et condamné à 8 mois de prison avec sursis et 1000 euros d’amende seulement.

Child sexual abuse

La journaliste réputée Elise Lucet, ne parlera par la suite que très rarement de ce reportage et refusera ensuite toute référence à ce sujet, après le décès de son mari à l’âge de 43 ans en 2011, des suites d’une leucémie.

Lorsque l’affaire Epstein  a éclaté aux Etats-Unis en 2019, Emmanuel Macron aurait demandé d’enterrer ce reportage au fin fond des archives de l’INA (Institut national de l’audiovisuel), le rendant ainsi inexploitable et indiffusable. Une rumeur persistante fournit une explication à cet acte : l’avocate du père, que les enfants accusaient de viols et de les emmener aux « soirées de rituels », s’appelle Monique Smadja-Epstein et ressemble beaucoup physiquement à Jeffrey Epstein. Jeffrey et Monique seraient de la même famille et il fallait donc à tout prix éviter que le lien ne soit fait entre les deux affaires. (Photos ci-dessous, avant le lien du reportage.)

Monique Smadja-Epstein traite les enfants de menteurs dans ce documentaire, en affirmant que ce qu’ils racontent provient de leur imagination et de l’influence de bandes dessinées comme Tintin. (Les enfants révèlent des rites pédo-sataniques.)

Emmanuel Macron a d’ailleurs été accusé en 2021 par un papa africain d’avoir violé et torturé ses deux enfants avec le roi d’Espagne, dans le silence assourdissant des médias. (Il est important de préciser que de tous les présidents que le pays a connus, Macron est celui qui a versé le plus de millions aux médias. Autant dire qu’en France, ce sont SES médias. L’affaire McKinsey par exemple, qui aurait dû faire grand bruit, s’est retrouvée totalement minimisée, voire passée sous silence par les médias.)

Dès qu’une vidéo au sujet de ces accusations sort sur YouTube, elle est aussitôt censurée.

Une plainte aurait été déposée au tribunal international la veille de la gifle reçue par Macron par un jeune. Les médias n’ont donc parlé que de cela en boucle dans les actualités…

Je ferai l’impasse sur toutes les rumeurs persistantes concernant sa “femme” Brigitte.

Voici le reportage « Viols d’enfants : la fin du silence ». Je préviens les âmes sensibles que ce reportage n’est pas facile à écouter et à voir. Mais fermer les yeux sur ce fléau n’est pas non plus la solution si on veut y mettre fin.

C’est en communiquant et en partageant toutes ces informations que nous y parviendrons. Si elles en avaient pleinement conscience, les populations du monde entier ne toléreraient jamais tous ces crimes et ceux qui les commettent ou les couvrent, qui sont bien souvent aux commandes du navire. Dans cette guerre de l’information, nous avons donc un rôle important à jouer en diffusant l’information et en soutenant également ceux qui luttent depuis si longtemps contre les réseaux.

Reportage :

Viols d’enfants : la fin du silence par Elise Lucet

Cet article a 2 commentaires

  1. Garel

    Bonjour,
    Je n’ai de mot pour justifier ma colère mon mal de ventre à vous lire.
    Je vous remercierai jamais assez pour vos blog.
    J’ai hâte de lire votre prochain livre.
    Merci de tout cœur.

    1. Claire Gabriel

      Bonsoir,
      Difficile effectivement de lire les articles et visionner les vidéos sans ressentir de la colère, je comprends… Merci à vous pour ce commentaire.🙏

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